Vous êtes restés liés au dernier « Quiproquo » qui a abusé de noms de marques de voitures et autres objets commerciaux. Coupez ce lien et venez à aujourd’hui. « Restés liés » avec « s » ou sans « s » ? Vous m’avez déjà agacé il y a deux ans, quatre mois, treize jours, sept heures et vingt-neuf minutes avec cette question. Par excès de patience et de gentillesse, je répète : lorsqu’on utilise le pronom « vous » de politesse pour désigner une seule personne, l’adjectif ou le participe qui le suit reste au singulier. Il s’accorde par contre en genre selon le sexe de la personne à laquelle il s’adresse. Pour le « politically correct » actuel comprenant les LGBT en tout genre ou en tous genres, veuillez patienter en attendant la mise à jour de mon logiciel interne. Quand le « vous » s’adresse à plusieurs personnes, l’adjectif ou le participe qui le suit prend le pluriel. Clair ?
Peut-être pour vous, mais pas pour moi. Je ne sais plus si je m’adresse à vous ou à vous. Je souffre d’écholalie ? Pas du tout. A vous et à vous n’a rien à faire avec une éventuelle répétition. Ce sont deux vous bien différents. Et ce n’est pas un point de vue. Vous comprenez ? Vous qui lisez, vous savez si vous êtes seul ou seuls. Si vous êtes seul, donc une seule personne, je dois garder le singulier car je me trouve dans cette salade de politesse. Si vous êtes seuls dans le sens d’être, par exemple, deux ou trois personnes ensemble seules, alors je dois mettre le « s » du pluriel. Pour ne pas me créer trop d’ennemis à cause d’une éventuelle interprétation erronée de la part d’un lecteur qui se sentirait visé, j’opte pour le pluriel, sûr que le « Quiproquo » est lu en classe, pendant les réunions, lors d’un conseil d’administration, pendant un cours sur l’hypnose, un week-end consacré à « transe et langage » ou « le langage en transe », proposé comme sujet pour le baccalauréat en philo ou pour un passionnant projet de loi à soumettre à l’Assemblée.
Si elle devait malencontreusement avoir un doute sur la finesse du « Quiproquo », je n’hésiterai pas à imposer le projet grâce à l’article 49 alinéa 3 en engageant ma responsabilité. Les Belges, les Suisses et autres non franco-francophones sont dispensés de comprendre et peuvent continuer à se réjouir de leur propre constitution.
J’écrirai le prochain « Quiproquo » en italien. Pour le « vous » de politesse, on écrit « lei », troisième du singulier, et pour la foule « voi » ; font exception les temps passés et certaines régions du sud de l’Italie, voire certaines familles nostalgiques de ducs, rois et princes en tous genres. « Allora, torniamo al soggetto di oggi. » Oups ! J’ai fait une progression en âge un peu trop rapide. Disculpa ! Le multilinguisme fait quand-même chic. Isn’t it ? Mais quel est le lien entre ces différentes langues ? Peut-on parler de lien ou plutôt de relation, voire de liaison pour ressusciter Freud & Co ? Pour ce dernier et ses acolytes vous avez tout le numéro de la Revue sous les yeux. Je ne veux donc pas vous accabler davantage. Ce qui m’intrigue personnellement est le sens donné à ce mot, « lien », par nous, communs mortels.
Parmi la multitude de significations, deux s’imposent. La première est celle du lien entre deux événements, où nous sommes très souvent prolifiques en proposant des hypothèses à profusion, surtout nous psys. Il faut avouer que la plupart de ces hypothèses sont d’une richesse sémantique, littéraire, imaginative, extraordinaire. En italien, on dirait : « Se non è vero, è ben trovato. » A vous de traduire. C’est la lesson one pour le prochain « Quiproquo ». Elles perdent de leur brillance quand le thérapeute les déclare du haut de sa chaire, faute de savoir faire appel à sa chair, et en fait des interprétations dogmatiques. Le patient refuse le contenu ? Pas de problème : « c’est dans votre inconscient », lui assénera le même thérapeute. Encore une chose qui m’a beaucoup intrigué pendant ma formation : si je ne réussis pas à lire dans le brouillard de mon inconscient, comment le psy peut-il le faire ?
De plus, son argumentation est imparable ; un penalty sans gardien. Il y a des psys qui auraient mieux fait de jouer au foot. La deuxième signification du mot « lien » qui me vient à l’esprit est celle du lien entre deux personnes ou dans une famille, un groupe. Pour ce qui est de la famille, je vous renvoie au dernier « Quiproquo ». Pas besoin de le relire en entier, non ! Les derniers paragraphes, une dizaine de lignes suffisent. Pour ce qui est d’un couple, en amoureux, en copains, collaborateurs ou tout autre partenariat, le sens du « lien » bifurque en deux grands chemins. Comment les nommer ? Laissons la bonne réponse, la réponse « chic », à la littérature psy. Contentons-nous de nommer ces liens « nécessaire » et « choisi ». Le premier sent la poudre. Sous l’apparence d’un lien voulu, désiré, il cache la contrainte de la nécessité. L’autre est devenu indispensable. Tout écart à sa présence est source d’angoisse. La jalousie en est une des formes aiguës. La dépendance ne fera qu’accroître et empirer. Ce lien de dépendance viendra ronger la relation de l’intérieur. Plus l’un s’agrippe à l’autre, plus ce dernier voudra partir. Le premier se sent protégé comme dans un château, le deuxième coincé comme dans la prison de ce même château. Le bal du roi, la fête pour l’anniversaire de la reine n’auront pas lieu.
Que bruits de ferraille, cris et fugues en pleine nuit. Attention, ce château peut être le cabinet de nous, thérapeutes. Le deuxième, le lien choisi, sent le parfum des fleurs, la nuance des couleurs, la fraîcheur d’une saison. Romantique ? Trop romantique ? Et pourquoi pas. Sans doute pas très réaliste. N’empêche, ce lien ressemble au jardin de sa propre vie, le jardin à cultiver, soigner, cajoler. Comme les fleurs, ce lien n’a pas d’assurance vie ni accident, pas de sécu. Quel est le propre de ce lien ? Le propre de ce lien est le doute. Le doute ? Mais le doute est source d’angoisse, dira l’un ou l’autre. Chez Socrate, le doute est synonyme de critique et de remise en cause de tout savoir se présentant comme définitif. Il est la possibilité de s’approcher davantage à ce qui est vrai pour le sujet. Kant définit le doute comme nécessaire au progrès de l’humanité. Douter de tout ? Wittgenstein, dans De la certitude, souligne qu’un élève mettant tout en doute se mettrait en position de non-apprentissage. Pour Popper, rien n’est sûr ou définitivement acquis : croire le contraire, ne pas douter, c’est aller droit vers les dogmes, attitude que Nietzsche a stigmatisée comme étant celle du troupeau. Et encore Nietzsche d’écrire dans Ecce homo : « Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou. » Est-ce que nous devons alors vivre dans une éternelle incertitude ?
Le doute ne doit pas être une étendue de points d’interrogation comme un cimetière de guerre. Le doute est juste ce « peut-être » qui nous rappelle les possibles. Les possibles sont le terrain de la vie, des changements, de la dynamique de notre voyage à travers le temps et l’espace qui sont les nôtres. C’est grâce aux possibles que je peux espérer. La réponse peut être fausse ? Oui, j’espère qu’elle soit juste. L’autre peut me quitter ? Oui, j’espère qu’il reste. Je me sens malade, j’ai un doute. J’espère me rétablir. Dans ces temps dits d’incertitude, comme si les temps avant la pandémie du Covid étaient des temps de certitude, il est bon de cultiver le doute. Plantons le doute dans notre jardin, il donnera naissance à l’espoir, la plus belle fleur de l’être humain...
Pour lire la suite de l’article et commander la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°63
Peut-être pour vous, mais pas pour moi. Je ne sais plus si je m’adresse à vous ou à vous. Je souffre d’écholalie ? Pas du tout. A vous et à vous n’a rien à faire avec une éventuelle répétition. Ce sont deux vous bien différents. Et ce n’est pas un point de vue. Vous comprenez ? Vous qui lisez, vous savez si vous êtes seul ou seuls. Si vous êtes seul, donc une seule personne, je dois garder le singulier car je me trouve dans cette salade de politesse. Si vous êtes seuls dans le sens d’être, par exemple, deux ou trois personnes ensemble seules, alors je dois mettre le « s » du pluriel. Pour ne pas me créer trop d’ennemis à cause d’une éventuelle interprétation erronée de la part d’un lecteur qui se sentirait visé, j’opte pour le pluriel, sûr que le « Quiproquo » est lu en classe, pendant les réunions, lors d’un conseil d’administration, pendant un cours sur l’hypnose, un week-end consacré à « transe et langage » ou « le langage en transe », proposé comme sujet pour le baccalauréat en philo ou pour un passionnant projet de loi à soumettre à l’Assemblée.
Si elle devait malencontreusement avoir un doute sur la finesse du « Quiproquo », je n’hésiterai pas à imposer le projet grâce à l’article 49 alinéa 3 en engageant ma responsabilité. Les Belges, les Suisses et autres non franco-francophones sont dispensés de comprendre et peuvent continuer à se réjouir de leur propre constitution.
J’écrirai le prochain « Quiproquo » en italien. Pour le « vous » de politesse, on écrit « lei », troisième du singulier, et pour la foule « voi » ; font exception les temps passés et certaines régions du sud de l’Italie, voire certaines familles nostalgiques de ducs, rois et princes en tous genres. « Allora, torniamo al soggetto di oggi. » Oups ! J’ai fait une progression en âge un peu trop rapide. Disculpa ! Le multilinguisme fait quand-même chic. Isn’t it ? Mais quel est le lien entre ces différentes langues ? Peut-on parler de lien ou plutôt de relation, voire de liaison pour ressusciter Freud & Co ? Pour ce dernier et ses acolytes vous avez tout le numéro de la Revue sous les yeux. Je ne veux donc pas vous accabler davantage. Ce qui m’intrigue personnellement est le sens donné à ce mot, « lien », par nous, communs mortels.
Parmi la multitude de significations, deux s’imposent. La première est celle du lien entre deux événements, où nous sommes très souvent prolifiques en proposant des hypothèses à profusion, surtout nous psys. Il faut avouer que la plupart de ces hypothèses sont d’une richesse sémantique, littéraire, imaginative, extraordinaire. En italien, on dirait : « Se non è vero, è ben trovato. » A vous de traduire. C’est la lesson one pour le prochain « Quiproquo ». Elles perdent de leur brillance quand le thérapeute les déclare du haut de sa chaire, faute de savoir faire appel à sa chair, et en fait des interprétations dogmatiques. Le patient refuse le contenu ? Pas de problème : « c’est dans votre inconscient », lui assénera le même thérapeute. Encore une chose qui m’a beaucoup intrigué pendant ma formation : si je ne réussis pas à lire dans le brouillard de mon inconscient, comment le psy peut-il le faire ?
De plus, son argumentation est imparable ; un penalty sans gardien. Il y a des psys qui auraient mieux fait de jouer au foot. La deuxième signification du mot « lien » qui me vient à l’esprit est celle du lien entre deux personnes ou dans une famille, un groupe. Pour ce qui est de la famille, je vous renvoie au dernier « Quiproquo ». Pas besoin de le relire en entier, non ! Les derniers paragraphes, une dizaine de lignes suffisent. Pour ce qui est d’un couple, en amoureux, en copains, collaborateurs ou tout autre partenariat, le sens du « lien » bifurque en deux grands chemins. Comment les nommer ? Laissons la bonne réponse, la réponse « chic », à la littérature psy. Contentons-nous de nommer ces liens « nécessaire » et « choisi ». Le premier sent la poudre. Sous l’apparence d’un lien voulu, désiré, il cache la contrainte de la nécessité. L’autre est devenu indispensable. Tout écart à sa présence est source d’angoisse. La jalousie en est une des formes aiguës. La dépendance ne fera qu’accroître et empirer. Ce lien de dépendance viendra ronger la relation de l’intérieur. Plus l’un s’agrippe à l’autre, plus ce dernier voudra partir. Le premier se sent protégé comme dans un château, le deuxième coincé comme dans la prison de ce même château. Le bal du roi, la fête pour l’anniversaire de la reine n’auront pas lieu.
Que bruits de ferraille, cris et fugues en pleine nuit. Attention, ce château peut être le cabinet de nous, thérapeutes. Le deuxième, le lien choisi, sent le parfum des fleurs, la nuance des couleurs, la fraîcheur d’une saison. Romantique ? Trop romantique ? Et pourquoi pas. Sans doute pas très réaliste. N’empêche, ce lien ressemble au jardin de sa propre vie, le jardin à cultiver, soigner, cajoler. Comme les fleurs, ce lien n’a pas d’assurance vie ni accident, pas de sécu. Quel est le propre de ce lien ? Le propre de ce lien est le doute. Le doute ? Mais le doute est source d’angoisse, dira l’un ou l’autre. Chez Socrate, le doute est synonyme de critique et de remise en cause de tout savoir se présentant comme définitif. Il est la possibilité de s’approcher davantage à ce qui est vrai pour le sujet. Kant définit le doute comme nécessaire au progrès de l’humanité. Douter de tout ? Wittgenstein, dans De la certitude, souligne qu’un élève mettant tout en doute se mettrait en position de non-apprentissage. Pour Popper, rien n’est sûr ou définitivement acquis : croire le contraire, ne pas douter, c’est aller droit vers les dogmes, attitude que Nietzsche a stigmatisée comme étant celle du troupeau. Et encore Nietzsche d’écrire dans Ecce homo : « Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou. » Est-ce que nous devons alors vivre dans une éternelle incertitude ?
Le doute ne doit pas être une étendue de points d’interrogation comme un cimetière de guerre. Le doute est juste ce « peut-être » qui nous rappelle les possibles. Les possibles sont le terrain de la vie, des changements, de la dynamique de notre voyage à travers le temps et l’espace qui sont les nôtres. C’est grâce aux possibles que je peux espérer. La réponse peut être fausse ? Oui, j’espère qu’elle soit juste. L’autre peut me quitter ? Oui, j’espère qu’il reste. Je me sens malade, j’ai un doute. J’espère me rétablir. Dans ces temps dits d’incertitude, comme si les temps avant la pandémie du Covid étaient des temps de certitude, il est bon de cultiver le doute. Plantons le doute dans notre jardin, il donnera naissance à l’espoir, la plus belle fleur de l’être humain...
Pour lire la suite de l’article et commander la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°63
Dr STEFANO COLOMBO Médecin psychiatre, psychologue diplômé consultant à la Faculté de Médecine de Genève (enseignement et supervision). Enseigne l’hypnose éricksonienne et la thérapie cognitive en France, Belgique, Suisse et Italie. Conférencier.
Dr MOHAND CHÉRIF SI AHMED (alias Muhuc). Psychiatre en libéral à Rennes. Formation en hypnose et thérapies brèves. Pratique des thérapies à médiations artistiques. Utilise particulièrement le dessin humoristique de situation en thérapie (pictodrame humoristique). Illustrateur et intervenant par le dessin d’humour lors de rencontres et congrès médicaux.
Commander la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°63
N°63 : Novembre, Décembre 2021, Janvier 2022
Illustrations © Eishin Yoza
- Edito : Humaniser le lien - Julien Betbèze, rédacteur en chef
- Wilfrid Martineau nous apprend à surfer sur les métaphores, grâce à des exemples concrets de questionnement s’inscrivant dans l’imaginaire partagé. En s’attachant aux métaphores des patients, le thérapeute renforce le lien et active le changement.
- Marie Caiazzo nous indique comment les images d’une personne courageuse et forte peuvent remettre le corps en mouvement ; elle illustre cela avec le cas d’Annabelle, kiné victime d’inceste qui ne parvenait plus à toucher ses patients.
- Bertrand Jacques met en évidence les effets délétères des normes de performance dans la vie affective et sexuelle. A travers plusieurs exemples, il nous montre comment se déprendre du pouvoir des injonctions normatives intériorisées. Reconnecter les sujets à des relations sécures va ouvrir la voie à une expérience émotionnelle corrective, dans laquelle le sujet va se réapproprier sa subjectivité qui passe par l’acceptation de la peur et l’accueil des tremblements.
- Gérard Ostermann présente dans son édito deux articles sur l’utilisation de l’hypnose, en neurochirurgie éveillée (Séverine Gras) et sur la fibromyalgie (Laurent Schaller).
- Le dossier thématique «Humaniser le lien» reprend un échange de Julien Betbèze avec Eric Bardot autour de la dépression.
L’article souligne l’importance de la constitution de la relation pour accéder à la subjectivité. Cela passe par une attention à l’accordage et au partage affectif afin de diminuer l’effet des angoisses de mort liées au monde abandonnique.
- Le texte de Véronique Cohier-Rahban s’intéresse aux fantômes transgénérationnels chez les enfants atteints de troubles oppositionnels avec provocation (TOP) et de troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). L’auteure décrit comment, à travers l’histoire d’une famille, son intervention thérapeutique a permis l’accès à une tristesse partagée, condition de l’installation d’un lien rendant à chacun un espace d’expression.
- Adrian Chaboche : Aussi simple qu’un verre d’eau. Voir le patient comme une œuvre d’art favorise notre empathie et fait émerger le geste thérapeutique qui devient simple, présent.
- L’importance du lien est illustrée comme toujours avec humour par Stefano Colombo et Muhuc.
- Gérard Fitoussi interroge Jean-Jacques Wittezaele qui a introduit l’approche de Palo Alto dans l’Europe francophone. Il décrit son parcours autour de l’importance de la relation et son intérêt pour la culture chinoise qui donne une place prépondérante à la relation dans la construction du sens.
Illustrations © Eishin Yoza
- Edito : Humaniser le lien - Julien Betbèze, rédacteur en chef
- Wilfrid Martineau nous apprend à surfer sur les métaphores, grâce à des exemples concrets de questionnement s’inscrivant dans l’imaginaire partagé. En s’attachant aux métaphores des patients, le thérapeute renforce le lien et active le changement.
- Marie Caiazzo nous indique comment les images d’une personne courageuse et forte peuvent remettre le corps en mouvement ; elle illustre cela avec le cas d’Annabelle, kiné victime d’inceste qui ne parvenait plus à toucher ses patients.
- Bertrand Jacques met en évidence les effets délétères des normes de performance dans la vie affective et sexuelle. A travers plusieurs exemples, il nous montre comment se déprendre du pouvoir des injonctions normatives intériorisées. Reconnecter les sujets à des relations sécures va ouvrir la voie à une expérience émotionnelle corrective, dans laquelle le sujet va se réapproprier sa subjectivité qui passe par l’acceptation de la peur et l’accueil des tremblements.
- Gérard Ostermann présente dans son édito deux articles sur l’utilisation de l’hypnose, en neurochirurgie éveillée (Séverine Gras) et sur la fibromyalgie (Laurent Schaller).
- Le dossier thématique «Humaniser le lien» reprend un échange de Julien Betbèze avec Eric Bardot autour de la dépression.
L’article souligne l’importance de la constitution de la relation pour accéder à la subjectivité. Cela passe par une attention à l’accordage et au partage affectif afin de diminuer l’effet des angoisses de mort liées au monde abandonnique.
- Le texte de Véronique Cohier-Rahban s’intéresse aux fantômes transgénérationnels chez les enfants atteints de troubles oppositionnels avec provocation (TOP) et de troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). L’auteure décrit comment, à travers l’histoire d’une famille, son intervention thérapeutique a permis l’accès à une tristesse partagée, condition de l’installation d’un lien rendant à chacun un espace d’expression.
- Adrian Chaboche : Aussi simple qu’un verre d’eau. Voir le patient comme une œuvre d’art favorise notre empathie et fait émerger le geste thérapeutique qui devient simple, présent.
- L’importance du lien est illustrée comme toujours avec humour par Stefano Colombo et Muhuc.
- Gérard Fitoussi interroge Jean-Jacques Wittezaele qui a introduit l’approche de Palo Alto dans l’Europe francophone. Il décrit son parcours autour de l’importance de la relation et son intérêt pour la culture chinoise qui donne une place prépondérante à la relation dans la construction du sens.