Se replacer dans le monde des Correspondances
Ainsi fait suite à notre Première Note évoquant l’Harmonie comme socle de la pensée de François Roustang, la notion essentielle de Correspondances. L’être humain n’existe pas, insiste notre auteur, sans son contexte. Plongé dans un tissu constitué d’une multitude de relations entre tous les éléments qui composent son existence, chaque être fait exister ces éléments qui l’entourent tout comme ces derniers le font exister.
« (...) Adulte, nous nous confions (...) au monde de pensée et de sentir, aux catégories et aux distinctions qui vont de soi pour notre entourage, sans soupçonner qu’ils sont soutenus par un système général de correspondances, lui-même le fruit d’un centre organisateur et différenciateur. (...) Nous admettons volontiers que nos relations aux personnes se fondent sur une multitude de non-dits qui nous dévoilent aux autres et à nous-mêmes. Nous avons plus de mal à reconnaître que, si atrophié soit-il, le jeu des correspondances est encore à l’œuvre dans nos existences… » (« Qu’est-ce que l’hypnose»)
L’homme participe à l’environnement dans lequel il est inclus par un jeu perpétuel de mise en relation. Dans ce monde où tout est en correspondance, l’homme se réorganise en fonction des éléments qu’il différencie, il se replace dans l’existence, « reconfigure son monde ».
Par quel mécanisme organisateur et différenciateur se replace-t-il ainsi dans son environnement ? Il s’agit pour François Roustang d’un pouvoir qui, déjà présent chez le nouveau-né, est toujours à l’œuvre chez l’adulte quoique « recouvert » la plupart du temps : un pouvoir qui permet de contacter, au sein d’une perception globale, des éléments du contexte sans en avoir la connaissance préalable et d’interagir avec eux. Le nourrisson possède en effet « le pouvoir effectif et efficace de circonscrire sa propre place dans un environnement qu’il ordonne » (1). Qu’est-ce à dire ? Sans accès au langage ou à la réflexion, sans différenciation encore établie entre les cinq sens communs, sans distinguer encore les choses et les personnes ni se distinguer du monde qui l’entoure, le nourrisson perçoit cependant la globalité d’une situation et y réagit dans l’instant. Au sein d’une perception globale, amodale – il y a pour lui une continuité entre tout ce qui est –, le nourrisson s’adapte au monde dans lequel il est inclus. Par un jeu perpétuel d’actions et de réactions, il saisit une grande quantité d’expériences et intègre leurs effets, dans une forme première d’apprentissage.
Devenu adulte, au sein d’une même perception globale, amodale, – toujours présente mais recouverte pour les besoins de ses occupations ou préoccupations mondaines par une perception restreinte, focalisée –, l’être humain continue de se fondre dans ce perpétuel mouvement en fonction des éléments qu’il perçoit. Par une mise en relation constante avec ce qui l’entoure et grâce à cette dynamique de réciprocité, il interagit avec son contexte. Il déploie sans cesse, dans cette perception généralisée, la potentialité de reconfigurer son monde afin de préserver une forme d’Harmonie avec ce qui est. En deçà de la cognition, du langage ou de la réflexion, là où il n’y a encore aucune subjectivité, l’être humain est ainsi « inclus comme acteur dans la part d’univers qu’il saisit » : il « participe », il « entre en correspondance » avec son environnement, il peut ainsi se placer dans un accord renouvelé.
Dans la cosmologie de François Roustang dont les contours se précisent, l’être humain doté d’une forme « d’agilité », de « souplesse », se meut spontanément entre perception restreinte et perception généralisée ; et par ce mouvement de l’une à l’autre, en deçà de toute intention, il prend la juste place dans le contexte qui le contient.
Comment alors lire l’expérience de l’hypnose ? Selon François Roustang, l’hypnose reconduit à cette perception globale sous-jacente et réintroduit au pouvoir de reconfigurer le monde.
« (...) Adulte, nous nous confions (...) au monde de pensée et de sentir, aux catégories et aux distinctions qui vont de soi pour notre entourage, sans soupçonner qu’ils sont soutenus par un système général de correspondances, lui-même le fruit d’un centre organisateur et différenciateur. (...) Nous admettons volontiers que nos relations aux personnes se fondent sur une multitude de non-dits qui nous dévoilent aux autres et à nous-mêmes. Nous avons plus de mal à reconnaître que, si atrophié soit-il, le jeu des correspondances est encore à l’œuvre dans nos existences… » (« Qu’est-ce que l’hypnose»)
L’homme participe à l’environnement dans lequel il est inclus par un jeu perpétuel de mise en relation. Dans ce monde où tout est en correspondance, l’homme se réorganise en fonction des éléments qu’il différencie, il se replace dans l’existence, « reconfigure son monde ».
Par quel mécanisme organisateur et différenciateur se replace-t-il ainsi dans son environnement ? Il s’agit pour François Roustang d’un pouvoir qui, déjà présent chez le nouveau-né, est toujours à l’œuvre chez l’adulte quoique « recouvert » la plupart du temps : un pouvoir qui permet de contacter, au sein d’une perception globale, des éléments du contexte sans en avoir la connaissance préalable et d’interagir avec eux. Le nourrisson possède en effet « le pouvoir effectif et efficace de circonscrire sa propre place dans un environnement qu’il ordonne » (1). Qu’est-ce à dire ? Sans accès au langage ou à la réflexion, sans différenciation encore établie entre les cinq sens communs, sans distinguer encore les choses et les personnes ni se distinguer du monde qui l’entoure, le nourrisson perçoit cependant la globalité d’une situation et y réagit dans l’instant. Au sein d’une perception globale, amodale – il y a pour lui une continuité entre tout ce qui est –, le nourrisson s’adapte au monde dans lequel il est inclus. Par un jeu perpétuel d’actions et de réactions, il saisit une grande quantité d’expériences et intègre leurs effets, dans une forme première d’apprentissage.
Devenu adulte, au sein d’une même perception globale, amodale, – toujours présente mais recouverte pour les besoins de ses occupations ou préoccupations mondaines par une perception restreinte, focalisée –, l’être humain continue de se fondre dans ce perpétuel mouvement en fonction des éléments qu’il perçoit. Par une mise en relation constante avec ce qui l’entoure et grâce à cette dynamique de réciprocité, il interagit avec son contexte. Il déploie sans cesse, dans cette perception généralisée, la potentialité de reconfigurer son monde afin de préserver une forme d’Harmonie avec ce qui est. En deçà de la cognition, du langage ou de la réflexion, là où il n’y a encore aucune subjectivité, l’être humain est ainsi « inclus comme acteur dans la part d’univers qu’il saisit » : il « participe », il « entre en correspondance » avec son environnement, il peut ainsi se placer dans un accord renouvelé.
Dans la cosmologie de François Roustang dont les contours se précisent, l’être humain doté d’une forme « d’agilité », de « souplesse », se meut spontanément entre perception restreinte et perception généralisée ; et par ce mouvement de l’une à l’autre, en deçà de toute intention, il prend la juste place dans le contexte qui le contient.
Comment alors lire l’expérience de l’hypnose ? Selon François Roustang, l’hypnose reconduit à cette perception globale sous-jacente et réintroduit au pouvoir de reconfigurer le monde.