
Aujourd’hui c’est mon tour de faire la cuisine : la dinde à l’orange, purée de pommes de terre, trois légumes à surprise, et pour le dessert je verrai.
Mais comment est-on arrivé à la purée de pommes de terre ? Tout a commencé un jour, vers la fin d’un été, quand, sous un pommier, deux amants s’étaient endormis au parfum des pommes qui coloraient l’arbre d’un rouge profond comme pour alimenter la flamme de leur amour. Leur sommeil était devenu l’océan où naviguait le navire chargé de leurs désirs et de bonheur.
Des îles inconnues, une plus belle et mystérieuse que l’autre, se présentaient à leurs yeux. Les vagues se battaient pour avoir une couleur encore plus intense, certaines avaient le pouvoir de dégager un parfum, mais non seulement, elles pouvaient le transformer en petits jets de vapeur qui prenaient la forme de lettres d’alphabet. Ainsi ces vagues, devenues poètes sans le savoir, dessinaient des vers poétiques dans le ciel où, la nuit arrivée, les étoiles venaient s’y poser devenant accents et virgules au bon endroit.
Surtout elles se gardaient bien de se changer en points par crainte que l’un d’eux puisse être le point final. Les étoiles ont la conviction ou peut-être le désir que les poésies ne finissent jamais, un peu comme la vie qui glisse d’une poésie à une autre pour imprégner la rétine du lecteur de nouvelles teintes qui, elles, portées par le regard intérieur, vont se diluer au niveau du coeur. Et patatras ! L’inattendu arriva : une pomme, qui sait, dont le pédoncule en avait assez de se faire étirer, a lâché d’un coup ou, peut-être bien qu’inspirée par la mythologie du péché originel, la pomme s’est voulue actrice de l’histoire et pas un simple objet tripoté par Adam et Eve. Elle a donc décidé de plonger sur les deux amants.
Un peu moins mythologique, l’homme s’exclama : « Oh ! purée ! », et les vagues perdirent leurs couleurs et leurs parfums. La compagne, brusquement tirée des entrailles d’hypnos, cria aussitôt à son non plus si bienaimé un « Oh ! j’en ai gros sur la patate de tes cris ! ». L’idylle avait explosé comme une bulle de savon au soleil... pouf ! La faim se fit sentir. « Et si on se faisait une purée avec la pomme tombée par terre ? », insinua le garçon. Rentrés à la ferme, ils envoyèrent aussitôt leur tout jeune neveu chercher d’autres pommes. Le brave enfant était tout concentré à réaliser un puzzle avec des bouts de bois. Traverser tout le potager pour chercher des pommes à l’autre bout de la ferme ne l’enchantait guère. Il alla à la cave, revint avec une dizaine de patates et disparut aussitôt.
Les regards des amants se croisèrent à une telle vitesse que le dépit explosa en étincelles jaillissantes d’un sourire. Ils firent une purée de patates avec la pomme tombée par terre. Le goût fut si exquis qu’ils décidèrent que depuis ce jour les patates allaient s’appeler pommes de terre. De là à la purée de pommes de terre, il n’y a qu’un pas ou un passe-vite. Fin de l’histoire. « Cet article ne cite pas suffisamment ses sources », phrase fréquente dans Wikipedia. Une juste invitation à l’honnêteté intellectuelle de citer les sources d’un savoir par respect de l’auteur( e) et permettre au lecteur(trice) de vérifier voire compléter l’information. Vous posez alors la question de la source de l’histoire de la purée de pommes de terre. Ne cherchez pas loin, ni dans l’espace et encore moins dans le temps. Source : Rikipedia.
Vous ne connaissez pas Rikipedia ? Voyons ! c’est pourtant simple : commençons par pédia du mot grec « paideia » qui signifie « éducation » comme dans le mot encyclopédie. Le reste : Riki, « ki-ri », à prononcer à haute voix et ensuite, si vraiment vous y tenez, le retranscrire en « qui rit ». Etonnant, non ? Encore faut-il ne pas oublier la passoire. Oui, la passoire car le passe-vite n’est qu’une passoire à action rapide.
Pour lire la suite...
Mais comment est-on arrivé à la purée de pommes de terre ? Tout a commencé un jour, vers la fin d’un été, quand, sous un pommier, deux amants s’étaient endormis au parfum des pommes qui coloraient l’arbre d’un rouge profond comme pour alimenter la flamme de leur amour. Leur sommeil était devenu l’océan où naviguait le navire chargé de leurs désirs et de bonheur.
Des îles inconnues, une plus belle et mystérieuse que l’autre, se présentaient à leurs yeux. Les vagues se battaient pour avoir une couleur encore plus intense, certaines avaient le pouvoir de dégager un parfum, mais non seulement, elles pouvaient le transformer en petits jets de vapeur qui prenaient la forme de lettres d’alphabet. Ainsi ces vagues, devenues poètes sans le savoir, dessinaient des vers poétiques dans le ciel où, la nuit arrivée, les étoiles venaient s’y poser devenant accents et virgules au bon endroit.
Surtout elles se gardaient bien de se changer en points par crainte que l’un d’eux puisse être le point final. Les étoiles ont la conviction ou peut-être le désir que les poésies ne finissent jamais, un peu comme la vie qui glisse d’une poésie à une autre pour imprégner la rétine du lecteur de nouvelles teintes qui, elles, portées par le regard intérieur, vont se diluer au niveau du coeur. Et patatras ! L’inattendu arriva : une pomme, qui sait, dont le pédoncule en avait assez de se faire étirer, a lâché d’un coup ou, peut-être bien qu’inspirée par la mythologie du péché originel, la pomme s’est voulue actrice de l’histoire et pas un simple objet tripoté par Adam et Eve. Elle a donc décidé de plonger sur les deux amants.
Un peu moins mythologique, l’homme s’exclama : « Oh ! purée ! », et les vagues perdirent leurs couleurs et leurs parfums. La compagne, brusquement tirée des entrailles d’hypnos, cria aussitôt à son non plus si bienaimé un « Oh ! j’en ai gros sur la patate de tes cris ! ». L’idylle avait explosé comme une bulle de savon au soleil... pouf ! La faim se fit sentir. « Et si on se faisait une purée avec la pomme tombée par terre ? », insinua le garçon. Rentrés à la ferme, ils envoyèrent aussitôt leur tout jeune neveu chercher d’autres pommes. Le brave enfant était tout concentré à réaliser un puzzle avec des bouts de bois. Traverser tout le potager pour chercher des pommes à l’autre bout de la ferme ne l’enchantait guère. Il alla à la cave, revint avec une dizaine de patates et disparut aussitôt.
Les regards des amants se croisèrent à une telle vitesse que le dépit explosa en étincelles jaillissantes d’un sourire. Ils firent une purée de patates avec la pomme tombée par terre. Le goût fut si exquis qu’ils décidèrent que depuis ce jour les patates allaient s’appeler pommes de terre. De là à la purée de pommes de terre, il n’y a qu’un pas ou un passe-vite. Fin de l’histoire. « Cet article ne cite pas suffisamment ses sources », phrase fréquente dans Wikipedia. Une juste invitation à l’honnêteté intellectuelle de citer les sources d’un savoir par respect de l’auteur( e) et permettre au lecteur(trice) de vérifier voire compléter l’information. Vous posez alors la question de la source de l’histoire de la purée de pommes de terre. Ne cherchez pas loin, ni dans l’espace et encore moins dans le temps. Source : Rikipedia.
Vous ne connaissez pas Rikipedia ? Voyons ! c’est pourtant simple : commençons par pédia du mot grec « paideia » qui signifie « éducation » comme dans le mot encyclopédie. Le reste : Riki, « ki-ri », à prononcer à haute voix et ensuite, si vraiment vous y tenez, le retranscrire en « qui rit ». Etonnant, non ? Encore faut-il ne pas oublier la passoire. Oui, la passoire car le passe-vite n’est qu’une passoire à action rapide.
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STEFANO COLOMBO Médecin psychiatre, psychologue diplômé consultant à la Faculté de Médecine de Genève (enseignement et supervision). Enseigne l’hypnose éricksonienne et la thérapie cognitive en France, Belgique, Suisse et Italie. Conférencier.
MOHAND CHÉRIF SI AHMED (alias Muhuc). Psychiatre en libéral à Rennes. Formation en hypnose et thérapies brèves. Pratique des thérapies à médiations artistiques. Utilise particulièrement le dessin humoristique de situation en thérapie (pictodrame humoristique). Illustrateur et intervenant par le dessin d’humour lors de rencontres et congrès médicaux.
MOHAND CHÉRIF SI AHMED (alias Muhuc). Psychiatre en libéral à Rennes. Formation en hypnose et thérapies brèves. Pratique des thérapies à médiations artistiques. Utilise particulièrement le dessin humoristique de situation en thérapie (pictodrame humoristique). Illustrateur et intervenant par le dessin d’humour lors de rencontres et congrès médicaux.
Commandez la Revue Hypnose & Thérapies brèves n°76 version Papier
N°76 : Fév. / Mars / Avril 2025
Effet placebo, dialogue stratégique.
Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°76 :
. Dominique Megglé est parti quelques jours en mission avec MacGyver pour trouver le secret de la thérapie réussie. Cet article concerne tous les bricoleurs avisés, adeptes du couteau suisse de la relation humaine. Dominique est revenu de sa mission avec une grande découverte : le placebo. Comment faire pour retrouver cette piste ? Il nous suggère d’accepter d’être « démuni, pauvre, à sec, sans idée », pour pouvoir bricoler « comme un cheval adroit ou un chien de chasse rusé ». La technique pour la technique, voilà le piège.
. Thierry Piccoli nous décrit l’importance du dialogue stratégique pour rejoindre l’autre dans son monde de peur et préparer l’engagement dans la tâche thérapeutique afin de bloquer les tentatives de solution. A travers la situation de Corinne, prisonnière d’attaques de panique, il nous montre avec précision comment ce dialogue recadre la situation en permettant une expérience émotionnelle correctrice.
. Nous faire découvrir Milton Erickson comme un patient est le challenge que nous offre Blandine Rossi-Bouchet. Cet article original nous amène à percevoir Milton Erickson du côté de ses symptômes (séquelles de dyslexie, aphasie, dysarthrie, douleurs récurrentes), et à découvrir comment ces épreuves l’ont conduit à développer sa créativité et sa résilience.
Vous lirez dans l’« Espace Douleur Douceur » l’introduction de Gérard Ostermann qui nous présente trois articles : celui de Marc Galy nous montre, avec la situation d’une jeune femme présentant un cancer du sein, comment remettre en mouvement les processus d’anticipation à partir de la présence partagée. Rachel Rey aborde l’intérêt de l’hypnose en préopératoire chez les enfants atteints de scoliose. Maud-Roxane Delatte nous offre une belle expérience concernant l’hypnose et la rééducation de la main en post-opératoire.
. Le dossier thématique est centré sur la gériatrie. Sophie Richet-Jacob nous présente trois cas cliniques concernant le traitement du trauma chez le sujet âgé : deux sont en lien avec la guerre, le troisième cas est en lien avec des violences conjugales et tentative d’assassinat. Elle évoque la méthode de l’Haptic Gamma Embodiement (HGE) pour préparer le travail sur les mouvements alternatifs et les changements de scénarios, avec utilisation éventuelle de Playmobils.
. Marie Floccia et Geneviève Perennou nous montrent l’importance de l’hypnose pour accompagner les personnes atteintes de troubles neurocognitifs et leurs aidants. Elles illustrent leur propos avec le cas de Madame Jeanne, 84 ans. Cet article montre les spécificités de la transe chez les personnes âgées et l’importance de retrouver l’estime de soi à travers des expériences de fierté.
. Serge Sirvain et Guillaume Belouriez utilisent l’hypnose dans une lecture systémique pour améliorer la qualité de vie des patients en soins palliatifs. Avec deux situations cliniques, les auteurs illustrent l’intérêt de ce lien épistémologique pour pouvoir répondre de manière éthique à ces situations complexes.
Les rubriques :
Enfin, vous retrouvrerez vos rubriques préférées de Stefano Colombo et Muhuc sur le temps qui passe, de Sophie Cohen sur la peur de tomber dans l’abîme, d’Adrian Chaboche sur le mouvement pour retrouver la vie, et de Sylvie Le Pelletier-Beaufond qui nous emmène au Mali pour découvrir le kotéba, thérapie inspirée du théâtre traditionnel.
Crédit photo: Caroline Berthet
Effet placebo, dialogue stratégique.
Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°76 :
. Dominique Megglé est parti quelques jours en mission avec MacGyver pour trouver le secret de la thérapie réussie. Cet article concerne tous les bricoleurs avisés, adeptes du couteau suisse de la relation humaine. Dominique est revenu de sa mission avec une grande découverte : le placebo. Comment faire pour retrouver cette piste ? Il nous suggère d’accepter d’être « démuni, pauvre, à sec, sans idée », pour pouvoir bricoler « comme un cheval adroit ou un chien de chasse rusé ». La technique pour la technique, voilà le piège.
. Thierry Piccoli nous décrit l’importance du dialogue stratégique pour rejoindre l’autre dans son monde de peur et préparer l’engagement dans la tâche thérapeutique afin de bloquer les tentatives de solution. A travers la situation de Corinne, prisonnière d’attaques de panique, il nous montre avec précision comment ce dialogue recadre la situation en permettant une expérience émotionnelle correctrice.
. Nous faire découvrir Milton Erickson comme un patient est le challenge que nous offre Blandine Rossi-Bouchet. Cet article original nous amène à percevoir Milton Erickson du côté de ses symptômes (séquelles de dyslexie, aphasie, dysarthrie, douleurs récurrentes), et à découvrir comment ces épreuves l’ont conduit à développer sa créativité et sa résilience.
Vous lirez dans l’« Espace Douleur Douceur » l’introduction de Gérard Ostermann qui nous présente trois articles : celui de Marc Galy nous montre, avec la situation d’une jeune femme présentant un cancer du sein, comment remettre en mouvement les processus d’anticipation à partir de la présence partagée. Rachel Rey aborde l’intérêt de l’hypnose en préopératoire chez les enfants atteints de scoliose. Maud-Roxane Delatte nous offre une belle expérience concernant l’hypnose et la rééducation de la main en post-opératoire.
. Le dossier thématique est centré sur la gériatrie. Sophie Richet-Jacob nous présente trois cas cliniques concernant le traitement du trauma chez le sujet âgé : deux sont en lien avec la guerre, le troisième cas est en lien avec des violences conjugales et tentative d’assassinat. Elle évoque la méthode de l’Haptic Gamma Embodiement (HGE) pour préparer le travail sur les mouvements alternatifs et les changements de scénarios, avec utilisation éventuelle de Playmobils.
. Marie Floccia et Geneviève Perennou nous montrent l’importance de l’hypnose pour accompagner les personnes atteintes de troubles neurocognitifs et leurs aidants. Elles illustrent leur propos avec le cas de Madame Jeanne, 84 ans. Cet article montre les spécificités de la transe chez les personnes âgées et l’importance de retrouver l’estime de soi à travers des expériences de fierté.
. Serge Sirvain et Guillaume Belouriez utilisent l’hypnose dans une lecture systémique pour améliorer la qualité de vie des patients en soins palliatifs. Avec deux situations cliniques, les auteurs illustrent l’intérêt de ce lien épistémologique pour pouvoir répondre de manière éthique à ces situations complexes.
Les rubriques :
Enfin, vous retrouvrerez vos rubriques préférées de Stefano Colombo et Muhuc sur le temps qui passe, de Sophie Cohen sur la peur de tomber dans l’abîme, d’Adrian Chaboche sur le mouvement pour retrouver la vie, et de Sylvie Le Pelletier-Beaufond qui nous emmène au Mali pour découvrir le kotéba, thérapie inspirée du théâtre traditionnel.
Crédit photo: Caroline Berthet