Découvrir de nouvelles manières de penser le changement a accompagné, tout au long de sa vie, le travail de Mony Elkaïm. Fin observateur de l’évolution des thérapies systémiques, il a été le premier à percevoir l’importance de la narration pour donner chair à la notion de système ouvert et a replacé la temporalité au centre des possibilités évolutives du sujet. Le thérapeute devient un membre à part entière du système thérapeutique, ses affects participent à la constitution du contexte thérapeutique. Cette nouvelle manière de pratiquer et de se situer dans la relation avec nos patients favorise la co-construction de nouvelles significations dans lesquelles les problèmes peuvent se dissoudre. Relier les problèmes à leur contexte d’émergence permet de déconstruire les visions identitaires lorsque les relations sécures ne sont pas présentes.
Cette attention que Mony Elkaïm porte au corps relationnel l’a amené à s’intéresser au travail de Michael White pour faire sortir l’approche systémique de sa dimension opératoire. Il a tout de suite vu que le processus d’externalisation crée des conversations thérapeutiques permettant au sujet de prendre de la distance par rapport à l’histoire dominante dans laquelle il est englué.
Françoise Villermaux nous montre comment ces conversations externalisantes chez les adolescents suicidaires enlèvent leur force à ces idées destructrices pour faire émerger leurs potentialités créatrices. Si l’on tient compte de l’importance du mal-être de nos adolescents, nous voyons l’intérêt pour notre culture d’intégrer ces conversations qui redonnent du sens à leur vie.
Dans son texte sur l’utilisation des métaphores, Bruno Dubos souligne la dimension relationnelle de l’apprentissage durant la thérapie, l’existence d’un lien intime entre le langage et le corps. N’oublions pas qu’en tant que thérapeutes nous avons un corps c’est un outil puissant pour transformer les métaphores en chanson de geste.
Daniel Quin met en évidence le lien entre la gestualité et le changement en développant plusieurs histoires cliniques autour de la lévitation. Nous percevons comment ce mouvement est un support métaphorique qui permet de s’adonner librement aux courants multiples de la vie. La transe, en nous délivrant de nos certitudes, nous permet de flotter loin de nos tentatives de solution et de trouver notre place dans le flot de la vie. Elle nous permet de nous sentir libres dans les initiatives que nous prenons, mais elle se fige lorsque le sujet est prisonnier d’une addiction ou de sa colère.
Alain Vallée nous montre comment développer des conversations centrées sur les valeurs préférées du sujet et sur les perceptions corporelles, pour qu’il retrouve le sens de ses initiatives.
Tous ces textes sont en lien avec l’espace thérapeutique ouvert par la créativité de Mony Elkaïm. Redonner place au corps dans la systémique, et donc dans la thérapie familiale, est au cœur du dossier thématique de ce numéro.
Ne pas manquer l’interview passionnante de Jacques-Antoine Malarewicz par Gérard Fitoussi. Jacques-Antoine Malarewicz est à l’origine du développement en France de l’hypnose ericksonienne pensée dans un contexte systémique ; il a passé sa vie à explorer de nouveaux territoires.
Sylvie Le Pelletier-Beaufond nous invite à nous relier aux praticiens traditionnels du Bénin. Adrian Chaboche illustre avec finesse la dimension dynamique de l’hypnose sur fond de « troumatisme ». Nous retrouvons l’humour de Stefano Colombo pour réfléchir sur les pièges de la nomination lorsque l’on confond objets matériels et noms de famille.
Cette attention que Mony Elkaïm porte au corps relationnel l’a amené à s’intéresser au travail de Michael White pour faire sortir l’approche systémique de sa dimension opératoire. Il a tout de suite vu que le processus d’externalisation crée des conversations thérapeutiques permettant au sujet de prendre de la distance par rapport à l’histoire dominante dans laquelle il est englué.
Françoise Villermaux nous montre comment ces conversations externalisantes chez les adolescents suicidaires enlèvent leur force à ces idées destructrices pour faire émerger leurs potentialités créatrices. Si l’on tient compte de l’importance du mal-être de nos adolescents, nous voyons l’intérêt pour notre culture d’intégrer ces conversations qui redonnent du sens à leur vie.
Dans son texte sur l’utilisation des métaphores, Bruno Dubos souligne la dimension relationnelle de l’apprentissage durant la thérapie, l’existence d’un lien intime entre le langage et le corps. N’oublions pas qu’en tant que thérapeutes nous avons un corps c’est un outil puissant pour transformer les métaphores en chanson de geste.
Daniel Quin met en évidence le lien entre la gestualité et le changement en développant plusieurs histoires cliniques autour de la lévitation. Nous percevons comment ce mouvement est un support métaphorique qui permet de s’adonner librement aux courants multiples de la vie. La transe, en nous délivrant de nos certitudes, nous permet de flotter loin de nos tentatives de solution et de trouver notre place dans le flot de la vie. Elle nous permet de nous sentir libres dans les initiatives que nous prenons, mais elle se fige lorsque le sujet est prisonnier d’une addiction ou de sa colère.
Alain Vallée nous montre comment développer des conversations centrées sur les valeurs préférées du sujet et sur les perceptions corporelles, pour qu’il retrouve le sens de ses initiatives.
Tous ces textes sont en lien avec l’espace thérapeutique ouvert par la créativité de Mony Elkaïm. Redonner place au corps dans la systémique, et donc dans la thérapie familiale, est au cœur du dossier thématique de ce numéro.
Ne pas manquer l’interview passionnante de Jacques-Antoine Malarewicz par Gérard Fitoussi. Jacques-Antoine Malarewicz est à l’origine du développement en France de l’hypnose ericksonienne pensée dans un contexte systémique ; il a passé sa vie à explorer de nouveaux territoires.
Sylvie Le Pelletier-Beaufond nous invite à nous relier aux praticiens traditionnels du Bénin. Adrian Chaboche illustre avec finesse la dimension dynamique de l’hypnose sur fond de « troumatisme ». Nous retrouvons l’humour de Stefano Colombo pour réfléchir sur les pièges de la nomination lorsque l’on confond objets matériels et noms de famille.
Dr Julien BETBEZE
Rédacteur en chef de la revue « Hypnose & Thérapies brèves ». Pédopsychiatre et psychiatre adultes, chef de service de l’Accueil familial thérapeutique de Loire-Atlantique de 1998 à 2018. Chargé de cours à la Faculté de médecine de Nantes (DU Addictions, DU Hypnose, DU Douleur) et au sein des Instituts de la CFHTB. Responsable pédagogique et formateur en hypnose, thérapies stratégiques, solutionnistes et narratives à l’Arepta-IMHENA (Institut Milton H. Erickson Nantes).
Rédacteur en chef de la revue « Hypnose & Thérapies brèves ». Pédopsychiatre et psychiatre adultes, chef de service de l’Accueil familial thérapeutique de Loire-Atlantique de 1998 à 2018. Chargé de cours à la Faculté de médecine de Nantes (DU Addictions, DU Hypnose, DU Douleur) et au sein des Instituts de la CFHTB. Responsable pédagogique et formateur en hypnose, thérapies stratégiques, solutionnistes et narratives à l’Arepta-IMHENA (Institut Milton H. Erickson Nantes).
Commander la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°62
Illustrations : © Roberta Lo Menzo
N°62 : août, septembre, octobre 2021
- Edito : Transe relationnelle. Julien Betbèze, rédacteur en chef
- La lévitation : un catalyseur de changement. Daniel Quin. Lâcher prise consiste à sortir de son cadre habituel de références et, par la transe, plonger dans un univers sans savoir où il nous mène. Avec les exemples de Marie, 12 ans, en échec scolaire, Lise, 35 ans, qui souffre de compulsion alimentaire, de Nadine, 22 ans qui veut perdre du poids, d’Anne, 35 ans, qui boit de la bière de façon excessive.
- Conversation de désengagement : le changement par l’aversion. Alain Vallée. Exercices pratiques pour amener au désir de changement. Ce genre de conversation centrée sur la liberté ou la contrainte, les valeurs ou le jugement d’autrui et les sensations corporelles est d’une grande puissance et prend peu de temps. Avec les exemples du tabagisme, de la colère…
- De la métaphore à la chanson de geste. Histoire de réceptivité. Bruno Dubos. Dans le travail métaphorique tout est question de réceptivité. Le thérapeute utilise une métaphore pour « aller vers le sujet », celui-ci va-t-il la « recevoir » ? Avec l’exemple de Sylvie et sa suite traumatique d’un long parcours émaillé d’interventions chirurgicales conséquence d’une erreur médicale.
- Les outils de la thérapie narrative : trouver du sens à l’insensé. Françoise Villermaux. Quoi de plus anxiogène, pour le psychologue ou le pédopsychiatre, qu’un adolescent qui exprime des idées suicidaires ? Illustration avec Célia, 14 ans et Elio, 15 ans. Dossier : Douleur, douceur
- Edito : Gérard Osterman
- La peur des soignants face à la mort. Myriam Mercier. Confrontés à la mort de patients dans leur travail, les soignants sont-ils autorisés à laisser parler leurs peurs ? Ou doivent-ils laisser leurs émotions à la maison ?
- Burn-out et doubles liens professionnels. Jérémy Cuna. Les exemples de M. H, directeur et délégué du personnel et de M. L, directeur adjoint et mari d’une salariée.
- Les gestes autocentrés : phénomène non conscient de ré-association. Corinne Paillette. Croiser les mains et mouliner des pouces, pianoter avec ses doigts sur ses cuisses, se gratter la tête… autant de petits gestes à observer chez les patients.
Dossier : Thérapie familiale
- Edito : Julien Betbèze. Mony Elkaïm : un thérapeute familial hors du commun
- Résonance et hypnose. En hommage à Mony Elkaïm et François Roustang. Sylvie Le Pelletier Beaufond. En vignette clinique, Mme C, 40 ans, en dépression depuis des années.
- Affronter l’ado tout-puissant : TOS (Thérapies Orientées Solution) et approches stratégiques. L’incroyable prise de pouvoir d’un adolescent de 15 ans sur sa famille. Sophie Tournouër
- Thérapie familiale et hypnose. Dimitri Tessier. Rétablir les liens entre les personnes dans des contextes de blocages relationnels. Les exemples de la famille L, une femme élève seules ses enfants, et du couple C en désaccord sur l’éducation de leur fille.
Rubriques
- Quiproquo. Stéfano Colombo. « Famille ». Dessin de Mohand Chérif Si Ahmed alias Muhuc
- Les champs du possible. Adrian Chaboche. Heureusement le temps passé passe par le présent.
- Culture monde. Sylvie Le Pelletier Beaufond. Les forces de l’invisible. Thérapies au Bénin.
- Les Grands entretiens. Gérard Fitoussi. Jacques-Antoine Malarewicz
- Livres en bouche: Julien Betbèze, Sophie Cohen.
Illustrations : © Roberta Lo Menzo
N°62 : août, septembre, octobre 2021
- Edito : Transe relationnelle. Julien Betbèze, rédacteur en chef
- La lévitation : un catalyseur de changement. Daniel Quin. Lâcher prise consiste à sortir de son cadre habituel de références et, par la transe, plonger dans un univers sans savoir où il nous mène. Avec les exemples de Marie, 12 ans, en échec scolaire, Lise, 35 ans, qui souffre de compulsion alimentaire, de Nadine, 22 ans qui veut perdre du poids, d’Anne, 35 ans, qui boit de la bière de façon excessive.
- Conversation de désengagement : le changement par l’aversion. Alain Vallée. Exercices pratiques pour amener au désir de changement. Ce genre de conversation centrée sur la liberté ou la contrainte, les valeurs ou le jugement d’autrui et les sensations corporelles est d’une grande puissance et prend peu de temps. Avec les exemples du tabagisme, de la colère…
- De la métaphore à la chanson de geste. Histoire de réceptivité. Bruno Dubos. Dans le travail métaphorique tout est question de réceptivité. Le thérapeute utilise une métaphore pour « aller vers le sujet », celui-ci va-t-il la « recevoir » ? Avec l’exemple de Sylvie et sa suite traumatique d’un long parcours émaillé d’interventions chirurgicales conséquence d’une erreur médicale.
- Les outils de la thérapie narrative : trouver du sens à l’insensé. Françoise Villermaux. Quoi de plus anxiogène, pour le psychologue ou le pédopsychiatre, qu’un adolescent qui exprime des idées suicidaires ? Illustration avec Célia, 14 ans et Elio, 15 ans. Dossier : Douleur, douceur
- Edito : Gérard Osterman
- La peur des soignants face à la mort. Myriam Mercier. Confrontés à la mort de patients dans leur travail, les soignants sont-ils autorisés à laisser parler leurs peurs ? Ou doivent-ils laisser leurs émotions à la maison ?
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Dossier : Thérapie familiale
- Edito : Julien Betbèze. Mony Elkaïm : un thérapeute familial hors du commun
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- Affronter l’ado tout-puissant : TOS (Thérapies Orientées Solution) et approches stratégiques. L’incroyable prise de pouvoir d’un adolescent de 15 ans sur sa famille. Sophie Tournouër
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Rubriques
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- Culture monde. Sylvie Le Pelletier Beaufond. Les forces de l’invisible. Thérapies au Bénin.
- Les Grands entretiens. Gérard Fitoussi. Jacques-Antoine Malarewicz
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